Bref rappel du contexte historique :
En 2009-2010, quatre salariés d’une coopérative agricole bretonne ont été intoxiqués par des pesticides répandus sur des céréales stockées dans un silo. Déclarés inaptes au travail, ils ont été licenciés en 2011 et 2013.
Ils souffrent à vie d’hypersensibilité aux produits chimiques, maladie très invalidante, et vivent aujourd’hui avec les minima sociaux, sans possibilité de retrouver du travail.
Les céréales traitées aux pesticides interdits ou surdosés ont servi à fabriquer des aliments pour porcs ou volailles, et ont fini dans l’assiette des consommateurs sans que les éleveurs en aient été informés.
La diffusion sur France Inter en février 2015 du reportage d’Inès Léraud « Bretagne : une histoire de grains pourris[1] » a suscité un grand émoi chez les auditeurs. Des comités de soutien se sont créés en Bretagne, qui travaillent à faire connaître cette affaire, et apportent un soutien moral et financier aux victimes. En avril 2016 est créé sous forme associative le COLLECTIF DE SOUTIEN AUX VICTIMES DES PESTICIDES DE L’OUEST.
Malheureusement aujourd’hui, rien n’a changé : l’entreprise utilise toujours largement des pesticides sur les céréales stockées alors que d’autres méthodes de conservation existent.
Face aux salariés intoxiqués, la MSA reste dans le déni, refuse de prendre en compte leur maladie, fait traîner la justice. Triskalia[2] continue de nier ses responsabilités, tente de faire illusion sur l’évolution de ses pratiques, et les pouvoirs publics participent à l’omerta générale.
Mais la parole est désormais libérée : aujourd’hui plusieurs dizaines de victimes des pesticides se sont fait connaître et ont rejoint la lutte du collectif.
A l’heure ou l’Europe renâcle à imposer l’interdiction du glyphosate, les citoyens doivent plus que jamais se sentir responsables de la santé de tous : paysans, salariés agricoles et des industries agro-alimentaires, consommateurs…
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