juin – manifestation au TASS de St Brieuc

Saint-Brieuc. Victimes des pesticides, ils demandent une indemnisation

  
Le collectif des victimes des pesticides de l'ouest était là pour soutenir Laurent Guillou et Stéphane Rouxel ( en blanc) qui demandent leur indeminisation devant le tribunal de Saint-Brieuc.

Stéphane Rouxel et Laurent Guillou ont été intoxiqués au travail par des pesticides. Leur demande d’indemnisation était débattue au tribunal de Saint-Brieuc cet après-midi.

Laurent Guillou et Stéphane Rouxel ont été les deux premiers ex-salariés de Nutréa (groupe LNA Triskalia) à Plouisy à obtenir la reconnaissance de leur maladie professionnelle. En 2009 puis en 2010, ils ont été victimes d’intoxications aux pesticides dans l’usine d’aliment pour bétail où ils travaillaient, à Plouisy.

Ils ont développé une hypersensibilité chimique multiple qui les handicape et les empêche de retrouver du travail. Âgés de 45 et 50 ans, ils vivent des minima sociaux.

« Céréales pourries avec des pesticides en surdose »

Leur avocat a demandé aujourd’hui leur indemnisation devant le tribunal des affaires de la sécurité sociale de Saint-Brieuc. « L’ensemble des rapports médicaux signale en effet l’apparition de symptômes d’hyperallergie, a avancé l’avocat de l’entreprise LNA Laurent Gervais. Mais le lien d’imputabilité n’est pas établi avec certitude. Leur maladie pourrait être due à d’autres activités. »

« Laurent et Stéphane n’avaient pas d’autres pathologies avant leur intoxication par des céréales pourries traitées avec des pesticides en surdose, a argumenté l’avocat des deux victimes Maître François Lafforgue. Trois autres ex-salariés de leur usine ont de plus développé la même maladie. »

L’omerta autour des pesticides

Le collectif des victimes des pesticides de l’Ouest, le syndicat Sud et l’association nationale phytovictimes ont manifesté devant le tribunal pour soutenir les deux hommes. « C’est important de les soutenir, car ces maladies sont rarement reconnues au sein des entreprises. L’omerta règne », souligne le président de l’association Phytovictimes, l’agriculteur Paul François.

« Sans ressources, isolés après avoir été licenciés, il est très difficile pour eux de faire reconnaître leur droit à être indemnisés. » Paul François, est le premier à avoir fait condamner le fabricant du produit avec lequel il a été intoxiqué, l’industriel Monsanto.

La décision du tribunal sera rendue le 22 septembre.

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